mercredi 22 juin 2016

Avec ou sans toi de Donna Freitas


Résumé

Victime d’un cambriolage qui a mal tourné et au cours duquel son père a perdu la vie, Jane Calvetti, traumatisée, s’est repliée sur elle-même.
Mais cet été, elle a décidé de changer : elle ne sera plus cette fille sage et réservée. Elle veut sortir de sa coquille. Passer ses journées sur la plage avec ses meilleures amies. Et se laisser séduire par Handel, un garçon fascinant à la réputation sulfureuse.
À ses côtés, elle se sent plus forte et, pour une fois, capable de tourner la page et d’être heureuse.
Mais les mauvais garçons ont toujours des secrets, et ceux de Handel pourraient bien détruire Jane complètement…




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Ma note : 7/10 
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Mon avis 

Avec ou sans toi était un roman qui avait attiré mon attention à l'époque de sa sortie pour sa couverture. J'avais à ce moment-là l'impression d'être perdue et seule face à un océan de doute. Alors avec son titre évocateur et cette image, je n'avais pu m'empêcher de craquer même si le résumé ne me présentait pas la même histoire. 

En effet ici, on rencontre Jane. Une jeune fille qui se relève d'un traumatisme, elle a assisté à un cambriolage pendant lequel son père a perdu la vie. Cependant l'été arrive après cette dure année et elle décide de changer, de devenir une autre Jane plus intrépide, plus sexy aussi, elle se tourne vers les hommes tout en essayant de passer outre son traumatisme. C'est ainsi qu'elle rencontrera Handel, un mauvais garçon en apparence mais qui apparaîtra beaucoup plus doux et complexe

Je dois avouer que même si l'intrigue est cousue de fil blanc et que dès leur rencontre on comprend comment tout ceci terminera, comme Jane, on espère que c'est le bon, que c'est l'homme qu'il lui faut. On va vivre, avec elle, ses doutes, ses joies, ses premiers émois, sa peur, sa tristesse, son histoire d'amour en somme mais surtout sa "mue". Son passage de la gentille Jane, lycéenne serviable et aimable en tout point, à une Jane plus forte, capable de faire souffrir et de rendre coup pour coup, capable de créer le désir chez un homme et de s’en servir, on va découvrir Jane, la femme forte qui aura réussi à passer outre son passé. 
Mais plus qu'une histoire d'amour compliquée, ou qu'une histoire de copines frivoles qui passent leurs journées sur la plage à parler de garçon, c'est une histoire de pardon, de recul. Parce que Jane se sent coupable de la mort de son père et petit à petit en découvrant le crime, on va mieux comprendre ce sentiment mais en même temps on va tellement la plaindre. Parce que Jane ne se souvient pas de tout et lorsque ce sera le cas, tout sera terminé. 

J'ai adoré Jane, une jeune fille timide qui prend en audace et en confiance en elle à travers ce roman. Une jeune fille qui a les priorités un peu grotesque de l'adolescence ("Regardez-moi ! Aimez-moi!") mais qui a en même temps la profondeur du deuil et du regret. Une jeune fille qui osera tout confier à sa mère mais sera incapable de dire un mot sur la tombe de son père, ou même de s'y rendre. C'est sa fragilité qui m'a touché. J'ai essayé milles fois de me mettre à sa place et jamais je n'ai pu. Ce qu'elle a perdu ce n'est pas seulement son père, pas seulement son innocence, c'est surtout la confiance qu'elle portait à tous les gens de cette petite ville qu'elle a perdu. Elle a donc perdu tous ses repères. 
Handel... Rien que son prénom ressemble à une sucrerie délicieuse. Même si je me suis doutée de son côté sombre depuis les premières lignes, je n'ai pu m'empêcher d'espérer me tromper parce qu'il était si doux avec Jane. Rien qu'à sa manière de prononcer son prénom, à sa manière de se comporter avec elle, on se doutait qu'il était bien plus qu'il ne semblait être. Alors au fond, je suis tombée sous son charme autant que Jane et comme elle, malgré mes doutes, je me suis laissée berner, je me suis laissée entraîner bien trop loin dans mon cœur par ce demi sourire énigmatique. 

Je découvrais ici la plume de Donna Freitas mais c'est avec plaisir que je la continuerai. Même si je dois avouer qu'elle insiste beaucoup trop sur certains points. Je veux dire qu'en finissant ce livre vous n'aurez aucun doute sur le fait que Jane adore l'océan et la plage, que c'est curatif pour elle, qu'elle en a besoin et que c'est le seul endroit où elle se sent bien parce que ce sera dit et répété à tellement de reprise... 

En bref, c'est un bon roman que je vous présente ici, avec un thème dur, parce qu'on rencontre Jane qui pour se soigner d'un traumatisme va s'en infliger un autre ne fréquentant pas les "gentils garçons". J'ai apprécié les personnages, j'ai été ému aux larmes par l'histoire et plus que tout je serai hanté par certains mots qui ont pu être dit. Jane et Handel me suivront encore longtemps et lorsque je me tiendrai face à la mer, je penserai à eux. 

Citations : 
"A l'époque où je ne connaissais rien à l'amour, je croyais qu'on tombait amoureux comme une feuille tombe d'un arbre, avec grâce et légèreté. Je n'aurais jamais pensé que cela puisse être violent. Dangereux. Si on m'avait dit avant de rencontrer Handel, qu'aimer quelqu'un pouvait être dangereux, je ne l'aurais jamais cru. J'étais trop romantique.
Aujourd'hui, je le savais." 

"Et ton père, à son plus grand étonnement, est devenu fan de Miss Austen. Et il m'a confié un jour que si nous avions une fille, nous l'appellerions Jane, parce que les petites filles devraient venir au monde avec un prénom qui les destine à laisser une empreinte sur le monde."

"C'était étrange, de voir que les maisons, comme les gens, avaient une mémoire."


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