mercredi 20 juillet 2016

Prendre femme, tome 1 : Prendre Lily de Marie Neuser


Résumé 

Début des années 2000. Dans une petite ville anglaise sans grands faits d’arme à célébrer ni catastrophes à déplorer, deux fillettes viennent de retrouver leur mère assassinée. Elle gît dans sa baignoire, les seins méticuleusement découpés et disposés de chaque côté du corps. Entre ses doigts, deux mèches de cheveux : une brune, une blonde. Lily, couturière et mère exemplaire, n’avait jusqu’alors jamais fait parler d’elle. À quelques mètres du foyer de Lily Hewitt, celui de Damiano Solivo. Alors que tous les soupçons se portent sur cet immigré italien suintant protégé comme un chiot par sa femme, celui-ci oppose un alibi parfait : il travaillait. Pour preuves de sa bonne foi, il a conservé son titre de transport et se trouve en mesure de prouver qu’il a signé la feuille d’émargement ce matin-là, à l’institut qui l’accueille pour son insertion professionnelle.




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Ma note : 5/10
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Mon avis 

Prendre Lily n'est pas un thriller comme les autres, ce n'est pas un récit haletant, ce n'est pas non plus une course contre la montre, c'est même tout le contraire. C'est une course de fond, c'est un marathon qui est couru par la brigade anglaise que l'on va suivre, c'est un récit long qui durera une dizaine d'années, une chasse à l'homme ininterrompu et éprouvante que vous allez suivre. 

Prendre Lily est une démangeaison. Cette démangeaison qui lorsque vous vous risquez à gratter vous fait un bien fou, puis petit à petit vous fait mal. Lorsque vous cessez d'y toucher, elle se fait oublier, mais si par mégarde vous la frôlez, à nouveau vous n'aurez qu'une envie, gratter, gratter et gratter encore, jusqu'au sang, jusqu'à l'os. Je ne vois pas de comparaison plus explicite. 
Parce que, ce roman, vous pourrez le poser et le laisser traîner sans mal, vous pourrez même l'oublier mais lorsque pour une raison ou pour une autre vous penserez à Lily, à ses petites filles, à Damiano ou à ses inspecteurs qui le traquent, vous ne pourrez vous empêcher de reprendre votre lecture et d'y avancer coûte que coûte. Vous serez obnubilé par l'envie de vengeance et de justice de Gordon, vous y penserez au milieu de la nuit et vous vous demanderez : Et si ça m'arrivait en vrai ? 
Mais petit à petit, cette vengeance vous éprouvera, vous aurez besoin de reposer ce livre dans un coin, parce que l'enquête n'avance pas, parce que vous êtes déçu que cet homme infect ne soit pas arrêté et puisque vous avez le luxe, que Gordon n'a pas, de faire une pause, vous prendrez cette pause et vous oublierez Lily. Pendant un temps. 

J'ai beaucoup aimé les inspecteurs, que ce soit Gordon, Bradford, Daphnée ou Jim; ils ont tous ce petit quelque chose, ce mordant, qui vous donne envie de les suivre au bout du monde, de croire qu'ils vont réussir même lorsque tout paraît perdu. J'ai apprécié découvrir et vivre la vie extérieur d'un inspecteur obnubilé par une enquête, voir à quel point un meurtre peut détruire plus que le cercle restreint de la victime. Voir qu'il détruit Gordon, ses relations et même son corps, comprendre qu'il détruit Bradford dans son excellence, dans sa confiance en lui mais aussi accepter que Daphnée, elle, réussit à surpasser ça et à vivre pleinement. Ces contrastes étaient les bienvenues et surtout, pour moi, les plus vraisemblables possibles. C'est la vie de cette brigade qui nous permet de nous immerger dans cette enquête et de réussir à y respirer tout de même. 

Le véritable problème de ce roman est l'enquête en elle-même. 
Au final je me suis assez ennuyée durant ce roman, comme je vous l'ai dit, je l'ai souvent reposé sans sourciller, je n'avais pas le besoin de tourner encore et encore les pages. Au fond j'espérais même qu'il se finisse vite. 
Certes, on veut connaître la fin, mais dès le début on sait qui est le meurtrier, on en a la preuve, mais cette dernière est insuffisante pour le juger. Ce n'est donc pas vraiment une chasse à l'homme qu'on retrouve ici, c'est plutôt une chasse à l'indice qui permettra l'arrestation. Alors il n'y a rien de palpitant en soit, rien d'addictif. On attend et on espère à chaque page que ce soit le bon moment cette fois, la bonne perquisition, le bon juge, etc. Au fond, on ne fait que ça, attendre, impuissant, comme les enquêteurs que l'on suit. 
J'ai aussi eu l'impression qu'on se perdait un peu dans les différentes pistes, on part très vite en Italie pour un meurtre qui n'a au fond pas de valeur pour résoudre ce second meurtre, on essaie un multitudes de pistes, d'indices qui s'accumulent et qui quelques fois s'annulent. 
Au final, on enrage contre le système, contre les juges, contre la vie, mais on est pas vraiment pris dans le roman. 

En bref, un roman porté par une bonne équipe, une belle plume qui nous fait ressentir l'impuissance de cette dernière face à un coupable que l'on connaît mais qu'on ne peut arrêter. Des personnages attachants mais une enquête qui se perd un peu et qui n'a plus grand chose d'haletant puisque tout ce que l'on cherche c'est le bon indice. Je suis un peu déçue, je dois l'avouer, par le chemin emprunté mais je continue de dire que ce roman est une démangeaison qui ne vous quittera plus. 

Je remercie les éditions Pocket ainsi que Louve du forum Mort Sûre pour ce partenariat. 

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